Constance de Bretagne

mercredi 23 octobre 2019

Constance de Bretagne (1161-1201), une duchesse face à Richard Cœur de Lion et Jean-sans-Terre



En 1166, le duc de Bretagne Conan IV doit abdiquer après s'être révélé incapable d'endiguer la fronde contre son seigneur, le roi d'Angleterre et duc de Normandie Henri II Plantagenêt, suzerain du duc depuis 1158. Conan lui remet également sa fille, âgée de cinq ans, destinée à lui succéder après sa mort. La petite Constance va donc grandir en Angleterre. A cette époque, la cour anglaise vibre aux récits des exploits du légendaire roi Arthur, popularisés par le clerc gallois Geoffroy de Monmouth. Son livre, l'Histoire des rois de Bretagne, publié vers 1135, appelle à la renaissance bretonne en évoquant la résistance victorieuse du roi Arthur face à l'invasion saxonne sur l'île de Bretagne. Geoffroy de Monmouth parle également du premier roi légendaire de Bretagne continentale, Conan Meriadec et raconte que son descendant, Hoël le Grand, neveu d'Arthur, combattit aux côtés de son oncle l'envahisseur saxon. Ces récits invoquant la gloire de la terre dont elle était l'héritière n'ont pas pu laisser Constance indifférente: son père portait le même prénom que le premier roi de Bretagne et l'un de ses ancêtres, qui avait été duc de Bretagne de 1066 à 1084, était prénommé Hoël! Dans un tel environnement, la jeune fille dut se dire très tôt qu'elle reprendrait le flambeau de la lutte pour l'indépendance bretonne dès que possible.
En 1181, Constance épouse Geoffroy Plantagenêt, le fils d'Henri II et le frère cadet de Richard Cœur de Lion. Comme sa femme, Geoffroy prendra fait et cause pour l'indépendance du duché, jusqu'à sa mort en 1186, sans avoir que Constance est enceinte. L'année suivante naît un fils qu'elle appelle Arthur... Le nouveau-né est vu comme la réincarnation du roi légendaire, appelé à libérer les Bretons de la domination anglaise. Les prophéties de Merlin qui annonçaient le retour victorieux d'Arthur n'ont jamais semblé si proches de s'accomplir. Successivement, Henri II puis, après sa mort en 1189, Richard Cœur de Lion qui lui a succédé, tentent de s'emparer de l'enfant. Leurs tentatives sont vaines en raison de l'opiniâtreté de la duchesse. Après la mort de Richard sans héritier direct en 1199, la duchesse défend les droits de son fils à la couronne anglaise contre Jean sans Terre, en allant chercher l'aide du roi de France Philippe Auguste.
Constance, dont les historiens s'accordent à dire que son dernier mariage avec Guy de Thouars (avec qui elle aura trois filles) fut un mariage d'amour, apparaît comme un personnage d'une étonnante modernité et, peut-être, comme la plus grande duchesse bretonne.
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  Pierre Ier de Bretagne (1213-1237)

                                Un Capétien sur le trône ducal

En 1212 le roi de France Philippe Auguste choisit son parent Pierre de Dreux (également surnommé Pierre Mauclerc) comme époux de la duchesse Alix, l’héritière du duché breton. Il espère ainsi rattacher un peu plus à la France une Bretagne encore sous souveraineté anglaise dix ans plus tôt. Le mariage a lieu l’année suivante. Pierre Ier reçoit la Bretagne en bail en attendant que son héritier à naître (le futur Jean Ier) atteigne sa majorité.
Mais, avant de s’occuper des affaires bretonnes, en 1214, Pierre Ier doit aider le roi de France à mettre en échec la tentative du roi d’Angleterre Jean sans Terre de récupérer ses possessions continentales perdues en 1203-1204. Après l’avoir repoussé devant Nantes, il le met en fuite à La Roche-au-Moine. Profitant du prestige acquis par ces victoires, Pierre Ier unifie le duché breton en s’emparant du Penthièvre, puis, en 1216, de Lesneven, capitale des vicomtes de Léon qui se soumettent définitivement à son autorité vers 1222.
Tant que Philippe Auguste (1180-1223) est roi de France, Pierre Ier est d’une fidélité absolue à son souverain à qui il doit tout. En revanche, les rois Louis VIII (1223-1226) et Saint Louis (1226-1270) s’opposant à ses ambitions, Pierre n’hésite pas à aller faire hommage au roi d’Angleterre Henri III ! Mais, à deux reprises, ce dernier se rétracte avant l’affrontement décisif, obligeant Pierre Ier à se soumettre au roi de France.
Malgré ces échecs, Pierre Ier, appliquant les méthodes de sa famille royale capétienne, reste  celui qui aura permis l’unification du duché, la modernisation de son administration et le renforcement de l’autorité ducale, préfigurant « l’âge d’or de la Bretagne ». Surnommé « Mauclerc » en raison de ses démêlés avec le clergé breton, il s’attacha en fait à réduire le  pouvoir temporel des évêques, tâche indispensable pour renforcer le pouvoir ducal, dont  bénéficieront ses successeurs.
Poète, figure exemplaire du chevalier en raison de sa bravoure au combat, le "hardi breton"  meurt en croisé en 1250 après avoir remis les rênes du duché à son fils en 1237.  Bien avant sa mort il était devenu un des personnages les plus prestigieux de son temps.
Ayant introduit l’hermine (qu’il avait choisie pour briser son blason) en Bretagne, il est à l’origine du drapeau breton actuel et méritait bien qu’on lui rende hommage pour les 800 ans de sa prise de fonctions à la tête du duché.
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 Arthur de Bretagne (1187-1203) l'espoir breton assassiné


Cet ouvrage raconte comment, à la fin du XIIe siècle, la Bretagne, passée sous domination anglaise pendant le règne d’Henri II Plantagenêt (roi d’Angleterre de 1154 à 1189), tenta de s’en affranchir sous l’impulsion de la duchesse Constance (morte en 1201). Celle-ci avait été mariée par Henri II à son troisième fils Geoffroy II Plantagenêt, dans le but de continuer à dominer le duché breton par son intermédiaire.
Mais, Geoffroy II, désireux de s’affranchir de l’autorité paternelle et de donner à la Bretagne son indépendance, s’était révolté contre son père et était allé chercher de l’aide à Paris auprès du roi de France, Philippe Auguste. Il meurt au cours de son séjour dans la capitale, d’un accident de tournoi, sans savoir que sa femme est enceinte d’un fils.
A sa naissance en mars 1187, l’enfant est prénommé Arthur, en référence à « l’espoir breton » du retour du roi légendaire. Selon la légende arthurienne, le roi Arthur était parti se faire soigner de ses blessures après la bataille de Camlann, et les Prophéties de Merlin avaient annoncé qu’une fois guéri, il reviendrait libérer tous les Celtes de la domination étrangère. A la fin du XIIe siècle cette croyance est partagée par l’ensemble du monde celte, de l’Armorique à l’île de Bretagne. Or, le petit Arthur qui vient de naître, en tant qu’héritier du duché breton et prétendant à la couronne anglaise, apparaît en mesure de réaliser cette prophétie et est donc dès sa naissance considéré comme la réincarnation du roi légendaire.
A la mort d’Henri II en 1189, son fils Richard Cœur de Lion lui succède sur le trône anglais. Lui-même meurt sans héritier en 1199 sans avoir préparé sa succession. Les règles successorales de l’époque désignent clairement son neveu Arthur de Bretagne comme devant hériter de la couronne, mais le dernier frère de Richard, Jean sans Terre, n’entend pas laisser le laisser réaliser le vœu de tout un peuple et parvient à se faire couronner roi à sa place. L’affrontement entre les deux hommes débute immédiatement, Arthur n’entendant pas renoncer à ses droits au trône. Mais en 1202 Jean sans Terre, devenu Jean Ier, parvient à capturer Arthur avant de l’assassiner l’année suivante.
C’est l’histoire que raconte ce livre. Elle se déroule dans un contexte d’essor de la légende arthurienne (dont les connexions avec la Bretagne armoricaine sont évoquées en détail), et de lutte entre les rois de France et d’Angleterre pour le contrôle du duché breton.
Plus de détails ici:
http://www.ecrivainsbretons.org/images/pdf/PRIX_MOCAER_2013_HISTOIRE_DE_LA_BRETAGNE.pdf 
 

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